Tereos va « tourner la page de la stratégie de volumes »

« Les très mauvais rendements de betteraves en Europe en 2020 et la dépréciation de 37 % du real brésilien par rapport à l’euro ont empêché Tereos d’atteindre un résultat positif, mais nous allons accélérer l’amélioration de la profitabilité du groupe et son désendettement », a assuré Gérard Clay, président du conseil de surveillance de Tereos lors de la conférence de presse annuelle du groupe.

Avec un chiffre d’affaires en hausse de 1 % à 4 317 M€ et un Ebitda en progression de 11 %, à 465 M€, le groupe clôture son exercice 2020-2021 avec un déficit de 133 M€ dont 76 M€ de dépréciation d’actifs. Sa dette nette baisse de 24 M€ à 2 533 M€, mais reste trop élevée pour les dirigeants de la coopérative.

Passer à une stratégie de marges

Pour améliorer la profitabilité de la coopérative, ils ont présenté le nouveau plan stratégique sur lequel ils travaillent depuis plusieurs mois, après la mise en place de trois audits, industriel, commercial et financier.

« Nous allons tourner la page de la stratégie de volumes, pour passer à une stratégie de marges, explique Philippe de Raynal, président du directoire de la coopérative. Nous avons déjà engagé cette politique commerciale en amidon, et elle porte ses fruits. » Le groupe va aussi conduire une plus grande discipline d’investissements, qui jusqu’à présent représentent 1 milliard d’euros sur trois ans.

Objectif désendettement

« Le groupe va continuer à s’appuyer sur ses trois piliers stratégiques, le sucre et les énergies renouvelables en Europe et au Brésil et l’amidon et les produits sucrants de céréales, précise le président du directoire. Nous avons identifié trois axes de création de valeur : la stratégie commerciale, l’excellence de l’organisation et l’excellence industrielle. »

Tereos s’est fixé pour objectif à l’horizon 2024 de réduire la dette à moins de 2 Mds€. « Lors du dernier exercice, notre levier d’endettement (dette/Ebitda) est de 5,5, nous souhaitons le limiter à 3 », indique Gwenaël Eliès, directeur financier du groupe. Le désendettement pourrait aussi passer par la cession d’actifs. À ce titre, les dirigeants n’ont pas souhaité commenter les rumeurs de désengagement dans certaines activités en Asie.

Modifier le mode de fonctionnement et l’organisation

Quant à la gouvernance de la coopérative, la nouvelle équipe dirigeante a déjà revu son mode de fonctionnement en pôles avec une implication plus grande des membres du conseil de surveillance. Mais elle réfléchit aussi à modifier son organisation, actuellement sous la forme d’un conseil de surveillance et d’un directoire.

« Un groupe de 4 à 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires peut tout à fait avoir un fonctionnement en coopérative » a souligné Gérard Clay, qui rappelle que son premier objectif est la rémunération des adhérents. Sur ce point, malgré des cours du sucre un peu plus favorables en Europe, les dirigeants de Tereos ont estimé qu’il était trop tôt pour s’engager sur un prix de la betterave pour la récolte 2021. Celui de la récolte 2020 était de 25,3 €/t.